7 Destinations où voir des tortues marines ?

tortues marines

Les tortues descendent des archisauses, apparus il y a 200 millions d’années. Parmi les 300 espèces actuelles de Tortues, Il n’y a que 7 espèces de Tortues marines. Elles sont toutes menacées. Vous trouverez en fin d’article, les précautions à observer pour les sauvegarder (reportage à l’île Maurice en fin d’article). Mais si vous vous demandez où voir des tortues marines, voici 7 destinations différentes sur le Globe pour les observer. Régalez-vous avec ces images et vidéos triées sur le volet.

1- TORTUE VERTE (CHELONIA MYDAS) GREEN TURTLE

Tortue verte

La Tortue verte est la plus commune et répandue des océans. En moyenne elle vit 40 ans avec un poids entre de 80 et 130 kg et peut aller jusqu’à 120 ans. C’est la plus rapide avec des pointes de vitesse de 35 km/h. Elle devient herbivore (algue, herbier marin) à l’âge adulte, d’où le nom Tortue verte. Elle peut pondre jusqu’à 6 fois 100 oeufs par saison (incubation des œufs de 45 à 70 jours).

Vidéo à St Vincent & The Grenadines, Tobago Cayes, Caraïbes

2- TORTUE IMBRIQUÉE (ERETMOCHELYS IMBRICATA) HAWKSBILL TURTLE

Tortue Imbriquée

La Tortue imbriquée fût longtemps convoitée pour l’utilisation de sa carapace, qui permet de fabriquer des objets en écaille de tortue. C’est pour cette raison, quelle est la plus menacée des 7 espèces de Tortue de mer. Elle vit à proximité des côtes dans l’ensemble des mers tropicales. Aux Caraïbes, des plongées ont été enregistrées à plus de 70 m pour des durées allant pratiquement jusqu’à 1h30. Sinon, en mode tranquille, elles peuvent dormir sous l’eau plusieurs heures.

Cette tortue marine mesure entre 60 et 100 cm et pèse entre 43 et 75 kg, le plus gros spécimen trouvé faisant 127 cm. Les œufs mesurent entre 30 et 45 mm (taille d’une balle de ping pong) et pèsent entre 20 et 31,6 g. La tortue imbriquée est ovipare, et comme pour les autres tortues, la température d’incubation détermine le sexe des embryons dans les œufs. Le ratio serait compris entre trois et quatre femelles pour un mâle. Les individus d’un couple sont très fidèles. De plus, fait particulier, la femelle stocke des réserves de spermatozoïdes. Elle peut ainsi se reproduire pendant plusieurs années sans avoir de contact avec un mâle. On note qu’elle peut s’accoupler avec d’autres espèces de tortues (tortue verte et caouanne notamment : des hybrides ont été trouvées).

Elles se nourrissent essentiellement de méduses et d’anémones de mer et dans les récifs coraliens elles raffolent des éponges toxiques.

Dans la vidéo ci-dessous, on la retrouve en compagnie d’un rémora rayé. Ce poisson longiligne, grâce à son disque adhésif placé sur le haut de sa tête, a pour habitude de se fixer temporairement sur divers gros animaux marins tels que les gros poissons, les tortues marines, les baleines, les requins, les raies, les dauphins et même parfois les bateaux ainsi que les plongeurs !  Cette particularité est utilisée par certains chasseurs de tortues de l’océan Indien. Le rémora, préalablement pêché, est attaché à une corde puis relâché à l’eau vivant. Il s’agrippe alors à une tortue qui peut donc malheureusement ensuite être remontée en surface !!! Incroyable !

Vidéo aux Iles Vierges Britanniques Caraïbes (British Virgin Islands BVI)

3- TORTUE LUTH (DERMOCHELYS CORIACEA) LEATHERBACK SEA TURTLE

Bébé Tortue Luth

La tortue Luth est la plus grande des sept espèces actuelles de tortues marines. Elle est fréquente dans tous les océans de la planète, mais sa survie est gravement menacée par le braconnage, les filets de pêche, la pollution et l’urbanisation du littoral. Elle figure sur la liste rouge de l’UICN des espèces en voie de disparition.

D’un poids moyen de 350 kg avec une carapace de 1,50 m, le plus gros spécimen, mesuré au Nord de l’Angleterre, pesait 910 kg et dépassait 2,15 m de long.

Des profondeurs de 1300 m ne lui font pas peur et elle peut consommer quotidiennement une quantité de méduses égale à son propre poids, soit jusqu’à 50 individus de grande méduse.

Avec une seule fécondation, on observe de 4 à 10 pontes (allant donc jusqu’à 1000 œufs par saison). A noter que 50% des œufs sont stériles, sans jaune. Les pontes se déroulent de mars à juillet dans l’Atlantique et de septembre à mars dans le Pacifique. Elles ont lieu en bas des plages, à marée haute, généralement de nuit. La nidification se déroule en 7 phases. La vidéo ci-après vous montre en accéléré une ponte de jour à Trinidad. Vraiment un spectacle incroyable à voir :

L’arrivée : la femelle remonte la plage, à la lisière de la végétation, en 15 minutes environ.

Le déblaiement : elle balaie le sable avec ses pattes durant 15 min.

Le creusage : la tortue creuse une cavité jusqu’à 75 cm de fond de ses pattes arrières pendant environ 30 min.

La ponte : pendant cette phase elle est en trance (aucune présence ne peut la perturber. Elle respire fort et lâche les oeufs par salves ; ce qui peut prendre 20 min. Ses yeux pleurent une substance gélifiée qui élimine le sel de son organisme.

Le remplissage : pendant 10 min elle tasse de ces membres inférieures le sable sur les oeufs qu’elle a ramené avec ses nageoires avant au préalable.

Le camouflage : la tortue pivote sur elle-même pour effacer les traces de l’endroit du nid.

Le retour vers l’eau : elle fait souvent des trajets indirectes pour retourner à l’océan.

Vidéo en accéléré à Trinidad (Caraïbes)

4- TORTUE OLIVÂTRE (LEPIDOCHELYS OLIVACEA) OLIVE RIDLEY SEA TURTLE

Tortue Olivâtre

La tortue olivâtre doit son nom à la couleur olive de sa carapace. On la rencontre dans les eaux inter-tropicales. Plusieurs fois par an, 200 mille femelles viennent pondre sur les côtes Pacific au Costa Rica. Comme toutes les espèces de Tortues marines, elles reviennent là où elles sont nées. Les pontes durent de 20 à 40 minutes. La vidéo montre les prédateurs impitoyables auxquels sont malheureusement confrontés les bébés tortues de cet endroit. Seulement 5% arriveront à passer le cap des 8 premières heures de leur vie.

La tortue olivâtre adulte mesure entre 50 et 75 cm pour un poids moyen de 45 kg. Elle mange des invertébrés et broute des algues.

              Vidéo au Costa Rica

5- TORTUE À DOS PLAT (NATATOR DEPRESSUS) FLATBACK SEA TURTLE

Tortue à dos plat

La tortue à dos plat est l’espèce la moins connue scientifiquement. Sa carapace est plate avec des bords incurvés. Elle ne fait pas de grands voyages comme les autres espèces. Son habitat est plus restreint, on la trouve essentiellement autour de l’Australie et dans des eaux peu profondes.

Etant carnivore, elle se nourrit de concombres de mer, invertébrés, crevettes, méduses, mollusques et coraux mous.

Elle pond de Novembre à Décembre seulement sur la côte nord de l’Australie sur des plages avec des températures allant de 29 °C à 33 °C . Une fois éclos, les bébés sont les plus gros des espèces de tortues marines, mesurant 6 cm de long, ce qui leur confère un avantage certain comparé aux autres espèces mais ici les prédateurs restent coriaces tels que les renards, les chiens sauvages, crabes, oiseaux, crocodiles et requins.

C’est semble-t-il la moins en danger des espèces de tortues puisqu’elle n’est pas chassée pour sa viande ni ses œufs (seuls les aborigènes ont un droit de prélèvement ancestrale et en aucun cas commerciale) et la pollution est moindre cependant la barrière de corail se dégrade, n’offrant plus autant de nourriture qu’avant et ses lieux de pontes sont également mis à mal par des constructions côtières toujours plus nombreuses. 

Bonne nouvelle : une étude montre qu’elles se seraient adaptées au changement climatique et que les températures plus élevées n’auraient pas d’incidence sur le sexe des progénitures.      

Vidéo Côtes Nord de l’Australie

6- TORTUE CAOUANNE (CARETTA CARETTA) LOGGERHEAD SEA TURTLE

La tortue caouanne est commune à tous les océans. D’une longévité allant jusqu’à 67 ans, sa tête et sa carapace sont généralement brun-rougeâtre. La durée moyenne des plongées est de 15 à 30 minutes, mais elles peuvent rester submergées pendant 4 heures. Les œufs sont généralement pondus sur la plage dans une zone au-delà du niveau des marées hautes. Ils sont pondus près de l’eau afin que les jeunes puissent rapidement gagner la mer. Le sexe des tortues caouannes est influencé par la température du nid durant l’incubation. Cette température varie généralement entre 26 et 32 °C. Des études montrent que si le nid est maintenu à une température supérieure à 32 °C, les nouveau-nés sont exclusivement des femelles. Au contraire, une température d’incubation inférieure 28 °C engendre des mâles. A 30 °C on obtient généralement un sex-ratio équilibré. Les nouveau-nés issus des œufs situés au milieu de la ponte sont généralement les plus grands, croissent le plus vite et sont les plus actifs durant les premiers jours en mer.

La tortue caouanne a un faible taux de reproduction et la sauvegarde de l’espèce nécessite une coopération internationale accrue car les lieux de nidifications sont éparpillés sur de nombreux pays différents.

6 sur les 7 espèces de Tortue de mer sont présentes dans les eaux françaises. La Caouanne y est la plus répandue. La mer Méditerranée est une véritable nurserie pour les jeunes qui viennent s’y réfugier en nombre. En France, elle avait déjà disparu des côtes méditerranéennes en tant qu’espèce reproductrice depuis le début du XIXe siècle mais on observe tout de même récemment des pontes dans le sud de la France. La vidéo ci-dessous présente le spot de Fréjus qui a sû déployer des moyens locaux pour protéger les lieux de pontes. On y voit également les centres de soins apportés aux tortues blessées et une sensibilisation sur les méfaits de la pollution de sacs plastiques qu’elle ingère en les confondant avec des méduses.

L’avenir de cette espèce en Méditerranée dépend principalement de la protection des lieux de ponte subsistant dans la zone orientale. Elle est essentiellement victime du tourisme et de la pêche industrielle.

Vidéo à Fréjus (France)

7- TORTUE DE KEMP (LEPIDOCHELYS KEMPII) KEMP’S RIDLEY SEA TURTLE   

Tortue de Kemp

La tortue de Kemp est la plus menacée de toutes, par les activités humaines et la chasse qu’elle subit. La pêche au chalut lui est particulièrement fatale. Elle est répandue dans le Golf du Mexique, sur la côte Est américaine jusqu’aux côtes Ouest européennes

Elle pond de mai à juillet et sont les seules à préférer pondre en plein jour. Seulement 1% des bébés deviendront adultes. La première année ils survivent en pleine mer en se protégeant avec les algues en surface. Les femelles deviennent matures entre 10 et 15 ans et peuvent vivre de 30 à 50 ans.

Comme la Tortue olivâtre, cette espèce de tortue marine plus petite pond en large groupe pour se prémunir des nombreux prédateurs. En 1947 un comptage fait au Mexique Rancho Nuevo dénombrait 40000 femelles ayant pondu en 1 jour sur cette plage. Avec le braconnage et la folie industrielle, ce chiffre a plongé en 1985 à 702 pontes seulement répertoriées dans le monde ! Grâce aux efforts de protection, notamment aux USA, Padre island national sea shore offre un endroit où les tortues peuvent pondre en total quiétude. Entre 1978 et 1988, 22507 œufs de Tortues de Kemp ont été apportés dans l’espoir de créer une nouvelle colonie. Après éclosion en couveuses, les bébés ont été lâchés pour faire leur long parcours naturel sur la plage et s’imprégner du sable jusqu’au premières vagues de l’océan. Ils ont été récupérés au filet 2 mètres plus loin et élevés pendant 11 mois dans une nurserie. Après avoir été tagués, les tortues ont été relâchées en pleine mer (pour limiter les prédateurs). Devinez quoi ? Après 10 ans, en 1996 une première femelle portant un tag sur sa carapace est venue pondre sur la plage de Padre Island ! Moment émouvant !

             Vidéo Padre Island Texas USA (ci-dessous)

Le Texas connait une vague de froid (Février 2021) sans précédent et des milliers de tortues se retrouvent en état d’hypothermie dans les eaux trop froides à supporter pour elles. Un grand élan de solidarité s’est organisé pour récupérer les tortues et les mettre au chaud pour ensuite les relâcher dans des eaux plus favorables.

https://www.youtube.com/watch?v=WIaqpom1vwk   Tortues récupérées

https://www.youtube.com/watch?v=7g-wry3_mw0     Tortues relâchées

LES TORTUES MARINES SONT EN DANGER !

Tout est dit dans cette vidéo reportage de L’Express à l’ Ile Maurice. Cette île de l’Océan Indien ressence des tortues vertes et imbriquées. Elles sont menacées par l’activité humaine (braconnage, pollution, activités nautiques) et l’érosion des plages ne leur offrant plus suffisamment d’espace pour pondre tranquillement. Merci pour votre sensibilisation et protection.

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